ALPINISME EN VALJOUFFREY
voir aussi ici : Julien Gaillard, l'Alpiniste et son Jardin de Xavier Petit
Le crayon et le pinceau de Robert Ramos ont suivi Julien Gaillard pas à pas pour immortaliser les toponymes du Valjouffrey, idée originale qui a abouti à une oeuvre irremplaçable pour la mémoire des lieux, des noms, des hommes " d'ici haut ". Cette oeuvre a déjà fait l'objet d'une exposition à Entraigues.
Daniel Rousset a conçu ce beau lutrin pour présenter le travail de Robert Ramos et Julien Gaillard, vous le rencontrerez certainement lors de l'une de nos activités. |
Quelques repères dans l’histoire alpine du Ht Valjouffrey
par Jean-Paul Zuanon
Avant 1860, rares allusions au Valjouffrey dans la littérature alpine.
Quelques cols, lieux historiques de passage, sont signalés sur les cartes comme la Haute Pisse (Simler, 1673), le col Turbat (Montannel, 1753-1783) ou la brèche de Valsenestre (Bourcet, 1754). Une dizaine de passages d’altitude figurent sur la carte de Cassini (1779). Le premier vrai guide touristique Le premier vrai guide touristique, le Joanne (1862), signale que la traversée de La Mure à Venosc par le col de la Muzelle est une « ascension assez pénible » et mentionne aussi les cols de la Vaurze et de Turbat mais la région, excentrique, reste peu fréquentée par les touristes, d’autant que les hébergements y sont rares. 1875. Première ascension de l’Olan par Cust et Pendlebury (depuis le Valgaudemar). Coolidge est le premier alpiniste à explorer le Valjouffrey cette même année : passage à Valsenestre, traversée du Glacier Courbe et première ascension de la Muzelle. Il revient en 1876 (première aux Arias). 1876. A l’initiative de la Société des Touristes du Dauphiné, début d’organisation et de formation des guides locaux. Le premier guide « officiel » est François-Paul Bernard dit « Pô ». Au total, entre guides et porteurs, ils seront une trentaine jusque dans les années 1960 1880. Première de l’arête nord de l’Olan par Cust (depuis la Lavey) 1892. La commune de Valjouffrey envisage de construire un refuge au pied de l’Olan avec l’aide de la STD. Celle-ci est engagée dans d’autres opérations immobilières et ne peut répondre favorablement pour le moment. 1905. Des grimpeurs de pointe (Jean Escarra) commencent à lorgner vers la face nord-ouest de l’Olan. 1913. Première tentative sérieuse par la cordée Capdepon-Constant. 1921. A l’initiative du CAF Isère (Pierre Lory), on reparle d’un refuge. Le projet est porté par Paul Guiton et le guide local Célestin Bernard. Il est inauguré en 1923. |
Début de la période « matheysine »
Début de la période « matheysine » avec une série de grimpeurs de la région qui accumulent les premières, notamment à Valsenestre (Paulin, Buisson, Royer, Argelès, le docteur Mazauric) 1930. Charles Buisson se tue en solitaire aux Souffles. 1934. Première dans la face nord-ouest de l’Olan par la cordée franco-italienne Devies-Gervasutti. 1939. Première ascension de l’arête nord du pic Turbat par le guide G.Bernard (fils de Célestin) et A.Poncet. C’est une des plus belles escalades du secteur, de moyenne difficulté et sur bon rocher. 1949. Importante opération de secours dans la face nord. Elle est placée sous la direction de Félix Germain. Après trois jours d’efforts, l’alpiniste Woltram est redescendu vivant dans la vallée. 1956. Nouvelle voie directe dans la face nord-ouest ouverte par Couzy et Desmaison après une première tentative Couzy-Schatz en 1950. 1960. Du 16 au 20 mars , première hivernale de la Devies-Gervasutti par Audibert, Payot, Puiseux et Desmaison. 1962. Inauguration du nouveau refuge dont la construction a été fortement soutenue par Jean Morel, une des figures de l’alpinisme murois (et futur maire de La Mure) 1960-1975. Nouvel « âge d’or » de l’alpinisme matheysin avec une dizaine de premières, dont l’arête des Murois (1961), devenue une belle classique AD. 1977. Hivernale à la Couzy-Desmaison par une équipe dirigée par JC Marmier (avec assistance). Voie Bouilloux-Wilmart dans la face nord-ouest (première hivernale en solitaire par Lionel Daudet en 1993). Années 80. Découverte du potentiel de la vallée en cascades de glace et exploration par quelques grimpeurs matheysins (Léon, Geffroy, Perroux) 2012. Encore une première dans la face nord-ouest. |